Aéroport… Non merci !

Il aura donc fallu près d’un demi-siècle, pour que le projet de l’aéroport «nantais» soit abandonné et en « rase campagne »… Précision utile c’est grâce à la lutte tenace des opposant-e-s à ce projet que cette lubie libérale a pu finir en capilotade.

Exit donc les édiles locaux favorables à ce projet délirant défiant la raison environnementale, exit les agriculteurs prêts à vendre des terres pour en faire des pistes (projet ou pro «jets»), exit la consultation(1) taillée sur mesure, consultation qui consacrait l’entêtement d’une petite majorité prête à tout sacrifier sur l’autel du productivisme… Exit donc les « Vinci » (???) et consorts qui profitent de toutes les occasions pour s’en foutre plein les fouilles…

Le gouvernement a reculé et la classe politique n’a fait que constater les faits ! Elle a, en la circonstance, fait oeuvre de déclarations et discours politiques –politiciens- mais elle a sérieusement manqué de classe ! En effet, celles et ceux, toutes tendances confondues, qui s’autorisent constamment à distribuer bons et mauvais points, se sont retrouvé-e-s pour féliciter ou désapprouver le gouvernement, mais pour l’essentiel ont omis de s’attarder sur la lutte, son contenu libertaire (liber-terre) et sur l’extraordinaire capacité des opposant-e-s à gérer tous les aspects d’un combat qu’elles et ils ont souhaité victorieux dès l’origine…

Les médias n’ont voulu retenir qu’un des aspects de la « reculade » du Pouvoir : le nécessaire « nettoyage » par les flics et les gendarmes de cette zone qu’ils n’ont eu aucune peine à qualifier de zone de non droit…
L’envoi des chiens de garde du Capital et de l’Etat va maintenant ouvrir une nouvelle étape : le «nettoyage» de la zone. Les forces du désordre vont pouvoir s’en donner à coeur joie (ce qu’elles faisaient déjà du reste fort servilement) pour emmerder celles et ceux qui ont décidé de rester et de vivre sur place. L’Etat n’a pas pu faire plier les opposant-e-s. Le pot (liber)-terre a vaincu le pot de fer.
Mauvais perdant, mais pouvait-il en être autrement, l’Etat fait donner la troupe.

Dégager les groupes d’opposant-e-s, cette « lie de la terre », ces «Indien-ne-s» à l’Ouest qui se refusent à courber l’échine face aux «tuniques bleues», voilà aujourd’hui le coeur de l’Info !

Déclarer que les «zadistes» sont en possession d’armes de chasse, de munitions, d’explosifs, de produits inflammables et/ou d’objets assimilés à des armes par destination, voilà le stratagème du pouvoir et des médias afin de «légitimer» flics et gendarmes dans le contrôle des individu-e-s, les fouilles de véhicules et leur permettre d’emmerder le monde faute de pouvoir l’incarcérer…

En conclusion, dans ce monde de brutes, où les gens de pouvoirs s’emploient à écraser les plus démuni-e-s, celles et ceux qui subissent au quotidien les politiques désastreuses et inhumaines, qu’elles émanent de l’Etat, des Capitalistes ou des deux simultanément, la lueur d’espoir partie de Notre Dame Des Landes n’est pas prête de s’éteindre.

  A la fin du 19ème siècle Proudhon a pu déclarer « La propriété c’est le vol ! Il avait vu clair et sa mise en garde s’est avérée d’une acuité jamais démentie !

Aujourd’hui, en levant les yeux au dessus de Notre Dame Des Landes les zadistes et nous avec eux nous pourront nous écrier «le vol ne viendra pas détruire notre aspiration à une propriété collective !»

Organisation Anarchiste


(1)

Il s’est agi d’une consultation et non d’une « référendum », limitée aux seul-e-s élect-eurs-rices du département de Loire Atlantique (44) qui a donné 55% de votes favorables contre 45% de votes défavorables. A signaler que dans les zones proches de la ZAD, c’est le NON qui l’emportait…