Archives par mot-clé : pouvoirs

Calibre 49.3 : Debout la lutte sociale!

Depuis plusieurs semaines, nous, salarié-es, étudiant-es, lycéen-nes, citoyen-nes, exprimons massivement notre rejet de la Loi Travail. Dès les premières manifestations le fond du problème a été clairement posé : sous couvert de modernisation du marché du travail c’est bien de précarisation généralisée qu’il s’agit. Le gouvernement en place est bien décidé à en finir avec ce qu’il restait de droits aux salarié-es. La Loi travail n’a qu’une seule finalité : libéraliser complètement le marché du travail en rendant faciles et pas chers les licenciements. Une fois que cela sera fait les patrons pourront signer des CDI à la pelle : ils pourront licencier quand ils voudront et nous faire travailler comme bon leur semblera !
Tout le reste n’est qu’un habillage grossier pour faire diversion et faire semblant de négocier avec les « syndicats responsables et modernes ». Celles et ceux qui ont l’expérience des méthodes patronales en entreprise savent bien qu’il n’y a rien à négocier. Patronat et Gouvernement, bras dessus, bras dessous, s’entendent comme larrons en foire pour nous tondre ce qu’il nous reste de laine sur le dos.
Face à notre rejet conscient et lucide le gouvernement nous lance sa « pédagogie », ses lacrymos, et confirme son incroyable mépris en sortant son calibre 49.3 !
Il y a tout lieu de penser que les provocations policières vont encore s’amplifier lors des manifestations à venir : depuis le début, la véritable stratégie du gouvernement c’est la force ! Les arrestations, les gardes à vue, les condamnations à des peines de prison se multiplient : la stratégie est claire, il s’agit pour le gouvernement de criminaliser la lutte sociale en cours et de tuer dans l’oeuf toute forme de contestation non encadrée.

Debout les damné-es de la terre ! Du passé faisons table rase !
Une poignée d’oligarques, politiques, économiques et religieux tiennent le monde entre leur griffes et ne sont pas prêts de lâcher prise. Face à cette suffisance, face à ce mépris la coupe est pleine et il faut passer à autre chose.
Les anarchistes appellent depuis toujours à renverser ce monde archaïque, ce modèle de société fondé sur l’inégalité politique et sociale que les gouvernements qui se succèdent défendent au nom d’une modernité derrière laquelle se cachent une ribambelle de profiteurs réactionnaires qui nous saignent et qui planquent le pognon que nous leurs faisons gagner à Panama City et ailleurs.
C’est donc avec plaisir que nous avons vu des « gens », plein de « gens », occuper des places publiques et débattre publiquement de toutes sortes de sujets. Ces prises de paroles sont porteuses d’espoir, et nous souhaitons vivement qu’elles soient le début de luttes puissantes et victorieuses.
Car des luttes il va en falloir pour en finir avec cette société qui produit toujours plus de richesses en semant la misère, la guerre et l’injustice. Le 21ème siècle n’en finit pas de ressembler au 19ème siècle…

En finir avec l’impasse électorale
Les citoyen-nes ont leur part de responsabilité dans la débâcle mondialisée : en s’en remettant, élections après élections, aux état-majors politiques, de droite comme de gauche, et aux centrales syndicales pour gérer le monde à leur place et négocier en leur nom.
Alors oui disons le sans détour, il y a urgence à résister en contestant l’ordre établi avec pour objectif la construction d’un monde nouveau.
Cette construction d’un autre futur ne passera pas par une primaire à gauche ou un « Podemos » français. Faire de la politique autrement passe par encourager et développer la capacité d’auto-organisation des collectifs d’individu-es, qui se battent pour gagner le pouvoir de décision sur leurs vies. L’avenir c’est l’auto-organisation et l’autogestion étendues à tous les domaines de la vie sociale pour que personne ne décide à notre place.
Cela nécessite une révolution radicale de la vie politique comme l’instauration de mandats révocables et la déprofessionnalisation des activités politiques. Cela nécessite de remplacer la représentation par la délégation à tous les niveaux de la vie sociale, dans les entreprises, dans les quartiers et les écoles.

Ensemble, pensons et construisons
la Révolution sociale et libertaire !

 

 

 

Toulouse, mai 2016
Groupe Albert Camus
Organisation Anarchiste Toulouse


(organisation_anarchiste@infosetanalyseslibertaires.org)
http://toulouse-anarchiste.org
http://infosetanalyseslibertaires.org

 

Quand est-ce qu’on les arrêtera?

Un CDI pour l’état d’urgence

Depuis la mise en place de l’état d’urgence à la suite des attentats de novembre dernier, on se doutait bien que le gouvernement allait le prolonger. En attendant de légiférer pour renforcer encore plus les droits de police, l’État, son Président et son gouvernement ont obtenu sans avoir besoin de batailler le renouvellement des pouvoirs spéciaux votés par la représentation nationale. En distillant méthodiquement les injonctions patriotiques, les déclarations alarmantes pour entretenir la peur et les autojustifications visant à démontrer l’efficacité antiterroriste de l’état d’urgence, le chef de l’État et ses lieutenants ont conditionné l’opinion à l’acceptation massive de la mise entre parenthèse pour longtemps des libertés publiques ou plutôt de ce qu’il en restait…

Les expressions, somme toute raisonnables, dénonçant la prolongation des pouvoirs spéciaux comptent pour du beurre: elles ne pèsent rien devant le rouleau compresseur de l’État. Les bottes bien cirées, les chefs de guerre font leur boulot et en remettent une couche. Après deux CDD l’état d’urgence pourrait bien obtenir un CDI: la raison majeure invoquée pour la première prolongation, la persistance de la menace terroriste, sera toujours invocable et ce pour très longtemps.

La menace permanente du prochain attentat justifie tous les excès de l’État policier: fichage et flicage généralisés, propagande sécuritaire, bricolage de la constitution, enfumage avec le pseudo-débat sur les bi-nationaux, retour du contrôle aux frontières,…

La précarité généralisée pour les autres

Tract-articleToulousemars2016En même temps que nos gouvernants s’affairent à inscrire les pouvoirs spéciaux dans la durée, ils s’appliquent avec une grande détermination à placer les citoyen-nes de ce pays dans une situation de précarité généralisée. La dernière bombe lâchée par les rouleurs et rouleuses de mécanique qui nous gouvernent c’est la loi sur la réforme du code du travail. Celles et ceux qui ont l’expérience des méthodes patronales en entreprise ne doivent pas être surpris par la méthode mise en œuvre. C’est toujours la même façon de procéder: on nous annonce le pire (on ne sait jamais: ça pourrait passer), pour imposer un peu moins que le pire.

En l’occurrence il ne s’agit que de continuer l’œuvre de déconstruction entamée par les gouvernements de droite ou de gauche qui se succèdent aux affaires pour laisser toujours plus de liberté de manœuvre à ceux qui détiennent le pouvoir économique.

Pour mener à bien cette opération, tous les moyens sont bons et toutes les opportunités sont intéressantes. Le contexte post attentats fait partie de ces opportunités qui sont bonnes à prendre. Les chefs du gouvernement ne se privent pas en effet de pilonner l’opinion en nous expliquant que « nous sommes en guerre » et qu’il y a urgence à avancer à marche forcée vers la modernité du « 21ème siècle ». L’arrogance le dispute à la suffisance dans les discours des ministres qui ne tolèrent aucune contestation. Ceux ou celles qui osent exprimer des critiques sont immédiatement taxés d’immobilisme, d’archaïsme. Quant aux salarié-es qui luttent contre les plans de licenciement: à la moindre bousculade, à la moindre pression, c’est le tribunal et la prison qui se profilent.

Démocratie ?

Sur tous les projets c’est la même rengaine: si on n’est pas d’accord c’est qu’on n’a pas compris. Ne pas être d’accord avec la toute puissance de l’économie de marché est considéré par la classe dirigeante comme l’expression d’une déviance pathologique voire d’une hérésie intolérable. Car c’est bien d’une classe qu’il s’agit: celle des oligarques qui se partagent le pouvoir politique et économique. Un pour cent des habitants de la planète possède la moitié de ses richesses: cette statistique spectaculaire en dit long sur l’état du monde.

Une poignée d’oligarques, politiques, économiques et religieux tiennent le monde entre leur griffes et ne sont pas prêts de lâcher prise.

Les espoirs révolutionnaires nés au 19ème siècle ont été broyés et réduits en cendres tout au long du 20ème siècle. Communisme autoritaire, fascismes, guerres mondiales, rien ne nous aura été épargné. De tout cela malgré des progrès techniques et scientifiques considérables il ne reste que le chaos capitaliste et fanatico-religieux.

C’est ce modèle de société fondé sur l’inégalité politique et sociale que les gouvernements qui se succèdent défendent au nom d’une modernité derrière laquelle se cachent une ribambelle de profiteurs réactionnaires qui n’ont rien à envier aux privilégiés de l’ancien régime: les ci-devant que les petites gens devenus citoyen-nes avaient cru chasser pour toujours.

Résister et contester pour construire d’autres futurs

Les citoyen-nes ont leur part de responsabilité dans cette débâcle mondialisée: en s’en remettant, élections après élections, aux état-majors politiques, de droite comme de gauche, et aux centrales syndicales pour gérer le monde à leur place et négocier en leur nom.

Alors oui disons le sans détour il y a urgence à résister en contestant l’ordre établi avec pour objectif la construction d’un monde nouveau.

Ainsi il nous paraît nécessaire de nous opposer aux politiques guerrières et impérialistes des États, à tous les débordements et à toutes les tentatives criminelles auxquelles les pratiques politiques et religieuses quelles qu’elles soient s’adonnent, à toutes les tentatives d’ancrage dans la société de menées racistes, xénophobes et fascistes, ainsi qu’à l’état d’urgence, aux lois sécuritaires et liberticides.

Lutter contre tous les discours identitaires, racistes, religieux, nationalistes, fascistes nous impose de nous engager autour des valeurs suivantes:

  • l’égalité économique et sociale,
  • la défense des droits des femmes contre le patriarcat,
  • la défense de la laïcité,
  • la dénonciation des discours nationalistes et xénophobes d’où qu’ils viennent,
  • la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous
  • la perspective d’une société débarrassée de tous les systèmes de domination,
  • une société que nous voulons, autogestionnaire et solidaire…

Cette construction d’un autre futur ne passera pas par une primaire à gauche ou autre incantations désespérée. Faire de la politique autrement passe par encourager et développer la capacité d’auto-organisation des collectifs d’individu-es, qui se battent pour gagner le pouvoir de décision sur leurs vies. L’avenir c’est l’auto-organisation et l’autogestion étendues à tous les domaines de la vie sociale pour que personne ne décide à notre place.

Cela nécessite une révolution radicale de la vie politique comme l’instauration de mandats révocables et la déprofessionalisation des activités politiques. Cela nécessite de remplacer la représentation par la délégation à tous les niveaux de la vie sociale, dans les entreprises, dans les quartiers et les écoles.

Ensemble, pensons et construisons la Révolution sociale et libertaire !


Groupe Albert Camus

Organisation Anarchiste Toulouse (organisation_anarchiste@infosetanalyseslibertaires.org )

logoOA_0

http://toulouse-anarchiste.org

http://infosetanalyseslibertaires.org