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IAL de Septembre 2017


EDITO DE RENTRÉE

Ce numéro d’infos devait sortir en juin et puis nous voilà en septembre et vous l’avez enfin sous les yeux…
Nous y traitons des dernières élections, de notre campagne d’affirmation athée et d’autres sujets avec toujours pour objectif de proposer à celles et ceux qui nous lisent nos réflexions d’anarchistes sur les grands thèmes de l’actualité politique et sociale. Une façon de résister à tous les coups que nous assènent les gouvernements successifs et leurs copains du patronat réunis …


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Massacres … et Etat d’urgence !

Des massacres odieux…
BataclanDeux semaines après de nouveaux massacres commis par des religieux fanatiques, passé le choc de l’émotion, de  l’indignation devant l’ignoble barbarie, le temps est maintenant à l’expression.
De tels actes n’ont évidemment aucune justification, quelle qu’elle soit.
Certain-e-s pourront trouver des explications ou des motivations implicites d’ordres divers ; c’est une fois de plus par cécité, par manque d’assurance, voire de fermeté  politique conduisant inévitablement à des positionnements chaotiques.

Des causes bien réelles…
Les raisons profondes de tels actes se nourrissent  effectivement d’un  certain nombre de causes facilement décelables pour le commun des mortels.
Citons ici, sans les hiérarchiser,  les « systèmes iniques », lesquels sans exception aucune s’établissent sur ce que nous nommons DOMINATION.
La vie des Humains est ainsi encadrée par le capitalisme, l’affairisme, les religions, les nationalismes, les
Gouvernants etc.
Le  nationalisme, lequel  à côté d’un  attachement naturel au  lieu de naissance, au  mode d’existence, à  une  façon particulière de parler et d’agir, se réfère par-dessus tout à sa capacité à produire des groupes, des classes sociales et les  hiérarchies qui s’y rattachent…  Le nationalisme, à la racine, est destructeur et réactionnaire.  C’est  un produit de l’action de l’Etat et des  élites dirigeantes.
L’évolution sociale des peuples ne peut pas être coincée dans d’étroites  frontières restreintes, celles de l’Etat-Nation sans nuire aux individus qui y « survivent ». Les frontières qui nous séparent, nous divisent, nous opposent.
Le recours aux conflits entre nations, à la guerre, devient alors très souvent – trop souvent – une conséquence  devant laquelle les dirigeants ne reculent pas. Ils n’hésitent pas à s’y engager. Il faut préciser du reste qu’en réalité ils n’hésitent pas à engager leurs peuples.
Les guerres sont source de mort, de souffrance, d’exil. Au final, des territoires et des pays peuvent changer de mains, mais des potentats remplacent d’autres potentats et les peules restent opprimés comme ils l’étaient auparavant.  Seuls les drapeaux  et les dirigeants changent mais les systèmes, les conditions sociales iniques et les hiérarchies subsistent !
Le  capitalisme poursuit son œuvre destructrice de la vie humaine en privilégiant ses intérêts propres. Les capitalistes, quelle que soit leur nationalité, poursuivent un même et unique but : faire des affaires s’enrichir au détriment des classes exploitées… Le commerce des armes, les conflits et les guerres  qui l’alimentent  n’ont jamais été des obstacles à l’attitude d’une inhumaine inconséquence du capitalisme.  Ainsi, les capitalistes peuvent s’y vautrer sans aucune espèce de retenue.
Les conséquences… Ce n’est pas leur affaire !
Les religions, toutes les religions, ont été pourvoyeuses de conflits, de  guerres internes et/ou extérieures et, par le biais des dogmes et injonctions qu’elles véhiculent, se sont souvent sinon toujours posées comme des justifications aux  actes les plus barbares auxquels les peuples ont été confrontés. C’est une évidence qu’il est difficile de mettre en doute, les religions sont encore aujourd’hui  des obstacles à la prise de conscience des individus de l’état social, de l’état économique, de l’état culturel dans lesquels ils se trouvent  plongés. Aucune espèce de projets de vie, sinon un ascétisme et la « promesse d’un au-delà paradisiaque », un paradis pour  après… et encore à la condition d’avoir été « un bon croyant ».
Difficile dès lors qu’il y a à la fois  choix et  encombrement.   Chacun nous raconte  sans sourciller qu’il y a un seul Dieu, un seul prophète, et pour chacun d’eux un guide particulier …
Les gouvernants enfin nous distillent des discours qui tendent en premier lieu à dédouaner les uns et les autres des responsabilités bien réelles qui sont les leurs.
En premier lieu ils dénoncent les actes barbares qui sont perpétrés et s’empressent de signaler que les acteurs de tels massacres sont des « terroristes », des individus « qui se servent de la religion », « des ignares, individus primaires et sans conscience » écartant ainsi toute attache avec un des fondements de la Domination : le recours au religieux.
Ils n’évoquent pas les conséquences des conflits et des guerres et même s’emploient à intensifier leur participation aux actes guerriers, aujourd’hui en Irak et en Syrie,  en bombardant des populations civiles, même si ces dernières ne sont pas « les cibles ».
Ils parlent d’unité nationale… Ils font chanter la marseillaise… Et ils agitent les trois couleurs…
Le fascisme rampant, dans une telle situation, peut faire son miel et les apprentis autoritaires et fascisants ne
s’en privent pas !

Etat d’urgence… Urgences d’Etat
th7YNSZ9M1Les gouvernants finissent par tisser le  maillage sécuritaire déjà existant, destiné nous disent-ils à éviter toute tentation terroriste…
Contrôles aux frontières renforcés… Présence policière et militaire  décuplée… Sécuritaire partout…
Arsenal de lois liberticides qui s’enchevêtrent et qui font d’un pays, d’un continent, un vaste camp de surveillance, sinon une prison.
L’Etat d’urgence, après une période initiale de 15 jours s’est  vu porté  à 3 mois par un vote quasi unanime des représentants de l’Assemblée nationale et du Sénat dans les jours qui ont suivi les attentats…
Des perquisitions par centaines, des assignations à résidence par dizaines, l’interdiction de rassemblements et de manifestations sans autre forme de procès s’installent dans le paysage de la dite République.
La raison invoquée par les élus et le gouvernement pour justifier ce qui constitue une mise entre parenthèses du « droit » au profit de l’arbitraire administratif, c’est la menace terroriste qui pèse sur le pays.
Nous sommes légitimes à nous poser cette question : « Qu’adviendra-t-il dans 3 mois ? » « La  menace terroriste aura-t-elle disparu ? »  Sûrement pas ! « L’état d’urgence sera-t-il levé ? »  On peut penser que non.

Les urgences réelles
Si urgence il y a, c’est bien de dénoncer l’état d’urgence qui vient s’ajouter comme une cerise sur le gâteau de la loi sur le renseignement ou plutôt sur le mille-feuille des lois sécuritaires et liberticides qui s’empilent depuis des années.
Si urgence il y a, c’est bien de défendre nos libertés pour défendre la Liberté avec un grand L :
• Face à la barbarie du fascisme religieux,
• Face à l’incurie des états va-t-en guerre,
• Face à la tyrannie capitaliste,
• Face à la surveillance généralisée.

Ce constat et cette volonté pleins de bon sens et de lucidité doivent conduire à résister aux discours des politiciens de tous bords qui surfent sur la peur encore et toujours. Leur discours est assez simple finalement : restez chez vous, faites ce qu’on vous dira de faire, on s’occupe de tout !
A ce jeu-là les libertés ne valent pas cher et il n’y aura jamais de sécurité pour les citoyen-ne-s que nous sommes.
Nous n’en voulons que pour preuves les interdictions des manifestations et rassemblements de revendications sociales et nous pouvons y ajouter les  descentes policières  faites chez des militant-e-s zadistes ou les détracteurs de la grande messe de la COP 21.
Ajoutons à cela,  les arrestations de manifestant-e-s à Paris, dimanche 30 novembre, arrestations et poursuites faisant suite à la marche pour le climat (COP 21)…
Et pendant ce temps là,  les échanges commerciaux continuent et  les profits restent garantis. C’est ainsi que les marchés de Noël, à Paris, à Strasbourg et  les soldes  ont  bien lieu et sont sécurisés.

De la même manière que nous condamnons tous les actes barbares et les assassinats aveugles et toutes les violences dirigées contre les populations civiles, nous  nous élevons avec la même vigueur contre  ces agissements des politiques, lesquels surfant sur de faux prétextes,  s’attachent à légitimer des atteintes à nos libertés et font de nous des spectateurs mineurs.
Nous affirmons ici que nous refusons  leurs guerres, celles qui engendrent nos morts !

Organisation Anarchiste
Novembre 2015