Archives de catégorie : Répression

Répression en Comminges

L’Organisation Anarchiste informée des événements survenus en Comminges et des poursuites à l’encontre des huit militant(e)s, dont quatre ont subi une garde à vue avant d’être convoqué-e-s au tribunal de Saint-Gaudens, le jeudi 26 septembre à 8H30, témoigne de son entière solidarité avec des personnes qui subissent la répression et les violences étatiques, ce qui est ici le cas de ces quatre compagn(e/on)s. Lutter contre les dérives autoritaires et les exactions -sociales, économiques, (in)humaines…- d’un Système qui privilégie son fonctionnement inégalitaire et son statut de privilégié au détriment de la majorité des individus, est non seulement un acte légitime mais il est même nécessaire. C’est pourquoi L’Organisation Anarchiste tient à apposer sa signature au bas du communiqué [déclaration] qui suit, communiqué réalisé par les quatre camarades poursuivis et victimes de la vindicte étatique.

Perpignan le 17 septembre 2019
Le secrétariat de l’O.A.

Communiqué de presse

Tout comme sur l’ensemble du territoire national, ici aussi en Comminges les autorités répriment les mouvements populaires. Intimidations, interpellations, gardes à vue, condamnations. Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, ce sont huit personnes qui ont subi la répression judiciaire au tribunal de Saint-Gaudens.
Les autorités répriment de plus en plus férocement les mouvements de contestation, elles oppriment de plus en plus les forces qui s’opposent à leur politique. Gilets jaunes, marche pour le climat, luttes syndicales se voient confrontées à la violence étatique, sont victimes d’exactions policières, de mutilations qui ne sont pas des bavures. Nous sommes face à une gestion politique délibérément violente.
Nous sommes entrés dans un autoritarisme qui se généralise à toute la société.
Nos libertés publiques sont en danger, sous le coup d’un arsenal de lois toujours plus liberticides. Le droit de manifester est remis en cause. Les mouvements populaires sont criminalisés. L’institution judiciaire est de plus en plus assignée à des fins de maintien de l’ordre. Le gouvernement cherche à asphyxier la contestation politique : quand la matraque ne suffit pas à disperser les foules, le marteau du juge prend le relais.
Il existe aujourd’hui en France des centaines de prisonnières et prisonniers politiques, de condamnés, de « délinquantes et délinquants » dont le seul crime est de lutter pour le droit à vivre dans la dignité. Condamnés, parce qu’ils et elles luttent contre un système inégalitaire qui détruit les existences et ravage le vivant au nom du profit et du pouvoir.
Condamnés, parce qu’ils et elles tentent de bâtir une réelle démocratie. Condamnés, pour avoir accusé les dirigeants et les dirigeantes, les nantis de crime contre l’Humanité et plus généralement contre le vivant.
Nos luttes et nos actions se construisent collectivement. La résistance face à la répression se construit également collectivement. La solidarité est notre arme. Nous sommes solidaires de toutes les victimes de la répression.
Nous ne sommes pas des criminelles et criminels, nous ne sommes pas des délinquants et des délinquantes comme la justice nous considère. Nous sommes soucieux de l’avenir de l’Humanité, nous sommes conscients des urgences écologiques, nous voulons un monde de justice, d’égalité, de fraternité. Un monde viable. Nous dénonçons ce système suicidaire. Nous sommes réalistes. Ce sont les raisons pour lesquelles nous luttons et continuerons à lutter.

Signataires solidaires du communiqué des 4 inculpé-e-s.

Organisation Anachiste


INFORMATION

Suite à la Marche pour le climat du 16 Mars 2019 qui a convergé avec les gilets jaunes du Comminges au rond point de l’autoroute (à Saint-Gaudens)… convocation de 14 personnes en gendarmerie pour des faits d’entrave et attroupement sans armes :

  • 2 personnes n’étaient pas présentes à la manif’ mais ont quand même été fichées
    (photos et empreintes et une placée en garde à vue, pour rien).
  • 8 personnes vont recevoir un  »Rappel à la Loi » (mais on ne sait à l’heure actuelle ce qui va être  »rappelé » vu le vide du dossier).
  • 4 autres personnes ont subi une Garde à Vue et sont convoquées au Tribunal Correctionnel le 26 septembre!

Face à la répression – la SOLIDARITE est notre arme

RdV au Tribunal de St-GO – Le 26 Sept. à 8h30

La République en Marche N’aime pas les gens qui Marchent !
Marche pour le climat, Manif de Gilets Jaunes, Manif d’enseignant-es, Mouvement des blouses blanches, etc
Tout ce qui bouge est victime de la répression en 2019 !
Parce qu’on a le droit de manifester
Parce qu’on ne mange jamais de Homard
Parce qu’il fait trop chaud …

Nous continuerons et nous appelons à soutenir les inculpé-es.

Diverses Actions d’information, et Appels à la Mobilisation vont s’organiser jusqu’au procès le 26 sept. et au-delà.

Programme à venir, les détails seront diffusées sur :

comminges.demosphere.net – lecafedesvallees.fr – gillesetjohn.net – iaata.info – Facebook (bloquons Saint-gaudens) – contact: juridique@gillesetjohn.net…

Soutien à Yannis Youlountas

*Répondre à:*   maudetyannis@youlountas.net

URGENT : INFO ET APPEL À SOUTIEN APRÈS NOTRE LOURDE CONDAMNATION

Encore *un grand merci pour votre soutien durant le procès insensé que nous ont intenté les fascistes de Defend Europe*, suite à leur expédition anti-migrants à bord du navire C-Star en été 2017. Grâce à vous, notre comité de soutien a pu prendre en charge l’essentiel des frais de Justice en première puis en deuxième instance.
Malheureusement, le jugement du procès en appel vient de tomber comme une enclume : nous sommes lourdement condamnés, tous les deux, et ce, pour tous les chefs d’accusation ! Tous les détails sont ici

Outre 4 mois de prison avec sursis pour Jean-Jacques (complètement démesurés), *nous sommes tous deux condamnés à payer près de 10 000 euros* (en plus des frais de Justice des deux procès).
Dans ce contexte, nos moyens personnels étant très modestes, nous avons tout d’abord pensé impossible d’assumer de surcroît un pourvoi en cassation.
En effet, *l’ensemble des frais pour partir en cassation s’élèvent également à 10 000 euros* (pour tous les deux), alors que nous n’avons pas d’argent et que nous allons devoir trimer et vendre des babioles pour payer nos condamnations.
Cependant, ces derniers jours, notre comité de soutien et nos camarades du collectif Defend Mediterranea (qui a réussi à mettre en échec l’expédition Defend Europe en Méditerranée, avec d’autres) nous ont convaincu de nous pourvoir en cassation en faisant le pari que votre solidarité sera à nouveau au rendez-vous pour cette dernière manche.
C’est pourquoi vous trouverez ci-dessous les coordonnées bancaires de notre comité de soutien pour participer (par chèque, virement ou pot commun), si vous voulez nous soutenir dans cette ultime épreuve (encore merci à nos mandataires financiers Annick et Éric Sirvin avec le soutien technique de l’association Cercle des poètes tarnais, sans oublier Maud et Sandrine).

POURQUOI TENTER DE GAGNER EN CASSATION EST-IL SI IMPORTANT ?
L’enjeu principal, ce n’est pas notre honneur, ni l’annulation des sommes à verser à nos ennemis.
*L’enjeu principal, c’est l’idée qu’on se fait, vous et nous, de la vérité et de la justice*. Notre procès en appel a été honteux, sur le fond comme sur la forme, au point que, de l’avis de tous, Yannis a été privé du droit de se défendre équitablement :
Ensuite, il est impensable de laisser le moindre bout de terrain à ces énergumènes, même au sein de ces palais de marbre dans lesquels on ne se sent pas franchement à notre place. *En rester là, ce serait admettre qu’on puisse inverser les rôles, alors que c’est inadmissible : ce sont eux qui ont fomenté le projet sordide d’empêcher le sauvetage d’adultes et d’enfants en danger de mort en Méditerranée, pas nous !* Ce procès est complètement kafkaïen !
Pour finir, si la condamnation de Yannis pour le qualificatif « nazi » (l’un des chefs d’accusation le concernant) se confirmait, c’est-à-dire sans cassation, cela ferait jurisprudence dans d’autres affaires en cours ou à venir. C’est donc aussi pour d’autres personnes concernées que nous devons contre-attaquer, en espérant parvenir à couvrir les frais.
Nous faisons donc appel à votre solidarité, une dernière fois, dans notre bras de fer judiciaire contre ces dirigeants fascistes.

TROIS FAÇONS POSSIBLES POUR NOUS SOUTENIR

1 – participer au*pot commun* sur le site dédié :

2 – envoyer un*chèque* à l’ordre du Cercle des poètes tarnais (ne rien ajouter sur l’ordre) à l’adresse suivante :
ANEPOS */ Solidarité avec Yannis et Jean-Jacques /* BP 10 / 81540 SORÈZE

3 – faire un*virement* au Cercle des poètes tarnais en mentionnant /
*Solidarité* *avec Yannis et Jean-Jacques*/ dans le libellé.
IBAN : FR48 2004 1010 1606 9098 3K03 727 BIC : PSSTFRPPTOU

Une pensée également pour les 7 de Briançon qui seront en procès à Gap ce 8 novembre, pour Cédric Herrou et pour les autres poursuivis présents ou futurs.
On ne baisse pas les bras !
Solidairement, Yannis et Jean-Jacques

CQFD : en cas de surplus, le solde serait évidemment reversé à des associations d’aide aux migrants et réfugiés.

Solidarité envers les migrants

Yannis YOULOUNTAS et Jean Jacques RUE sont deux camarades qui luttent sur tous les terrains sociaux qui requièrent présence, solidarité et action dans le but de contrecarrer les dérives autoritaires, inégalitaires, ségrégationnistes, inhumaines et fascisantes qui ont cours dans nos sociétés contemporaines.
Pour avoir porté aide et solidarité aux migrants en Méditerranée ils ont été condamnés à partir d’une requête des fascistes de « Defend Europe ».

4 mois de prison avec sursis pour Jean Jacques RUE et tous deux condamnés à s’acquitter d’une amende 10 000 euros.

Pour les raisons invoqués auparavant l’Organisation Anarchiste se déclare solidaire de l’action des deux camarades et appelle l’ensemble des organisations pour lesquelles *la solidarité avec les migrants, la lutte contre le fascisme et la lutte contre toutes les dérives autoritaires* fait sens, à faire connaître publiquement votre soutien et à les aider financièrement…

IAL de Mai 2018

Sommaire du n° 111

Solidarité avec la ZAD / Pages 3- 5
Article analysant les étapes de la lutte depuis janvier

Relaxe à Saint-Gaudens… Une victoire contre tous les fichages ! / Pages 6,7
Histoire d’un procès militant contre tous les flicages

Figures anarchistes… / Pages 8-13
Jean-Baptiste VALLET, Antoine DIMONT, François MINET et d’Henri TERRENOIRE … Militants anarchistes de l’Allier

Dossier : Histoire de lutte – Mai 68 / Pages 14-27
Triptyque autour des événements qui secouèrent l’hexagone il y cinquante ans…

Nous irons jusqu’au bout / Pages 28, 29
« Face à une oligarchie qui défend ses privilèges par tous les moyens il ne faut pas désespérer, il faut juste lutter encore et toujours. »

Contacter « Organisation Anarchiste / Page 30
Entrer en contacts avec nos groupes et liaisons

 


Cliquez ici pour télécharger le journal complet (.pdf)

Solidarité avec Antoine

Déclaration envoyée au Comité de soutien d’Antoine et à Alternative Libertaire.

Perpignan le 10 juin 2016

L’Organisation Anarchiste se joint à l’appel signé par de nombreuses et nombreux syndicalistes, universitaires, militant-e-s associatifs et politiques, artistes, et de nombreuses organisations.

Nous revendiquons l’extinction immédiate de la condamnation dont d’Antoine fait l’objet et l’arrêt de toute action susceptible ultérieurement d’être diligentée à son encontre… Comme l’ensemble des signataires du soutien à Antoine, l’Organisation Anarchiste revendique le rétablissement total d’Antoine dans ses droits.

Comme indiqué dans un article d’investigation de Médiapart, c’est à partir d’un dossier vide que l’accusation tente de réduire au silence un militant syndical, de surcroit militant libertaire et antifasciste.

Le procès qui s’est tenu le jeudi 9 juin à Lille et qui a condamné Antoine à 10 mois de prison avec sursis avec une mise à l’épreuve, est un procès politique qui démontre une fois encore le penchant de la « Justice » pour la criminalisation des mouvements de contestation.

L’Organisation Anarchiste mettra tous les moyens à sa disposition en termes d’entraide et de solidarité afin que le cas d’Antoine, au même titre que ceux de très nombreux manifestants arrêtés et condamnés, soit connu le plus largement possible.

Recevez chères et chers camardes nos salutations amicales et anarchistes.

L’Organisation Anarchiste

ANTOINE_OA

Nous ne sommes rien, soyons tout !

Depuis plusieurs semaines, nous, salarié-es, étudiant-es, lycéen-nes, citoyen-nes, exprimons massivement notre rejet de la Loi Travail. Dès les premières manifestations le fond du problème a été clairement posé : sous couvert de modernisation du marché du travail c’est bien de précarisation générali-sée qu’il s’agit. Le gouvernement en place est bien décidé à en finir avec ce qu’il restait de droits aux salarié-es. La Loi travail n’a qu’une seule finalité : libéraliser complètement le marché du travail en rendant faciles et pas chers les licenciements. Une fois que cela sera fait les patrons pourront signer des CDI à la pelle : ils pourront licencier quand ils voudront !
Tout le reste n’est qu’un habillage grossier pour faire diversion et faire semblant de négocier avec les « syndicats responsables et modernes ». Celles et ceux qui ont l’expérience des méthodes patronales en entreprise savent bien qu’il n’y a rien à négocier. Patronat et Gouvernement, bras dessus, bras dessous, s’entendent comme larrons en foire pour nous tondre ce qu’il nous reste de laine sur le dos.
Face à notre rejet conscient et lucide le gouvernement nous lance sa « pédagogie », ses lacrymos, et aussi son incroyable mépris.

Debout les damné-es de la terre ! Du passé faisons table rase !
Une poignée d’oligarques, politiques, économiques et religieux tiennent le monde entre leur griffes et ne sont pas prêts de lâcher prise. Face à cette suffisance, face à ce mépris la coupe est pleine et il faut passer à autre chose.
Les anarchistes appellent depuis toujours à renverser ce monde archaïque, ce modèle de société fondé sur l’inégalité politique et sociale que les gouvernements qui se succèdent défendent au nom d’une modernité derrière laquelle se cachent une ribambelle de profiteurs réactionnaires qui nous saignent et qui planquent le pognon que nous leurs faisons gagner à Panama City et ailleurs.
C’est donc avec plaisir que nous voyons des « gens », plein de « gens », occuper des places publiques et débattre publiquement de toutes sortes de sujets. Ces prises de paroles sont porteuses d’espoir, et nous souhaitons vivement qu’elles soient le début de luttes puissantes et victorieuses.

Le monde doit changer de base
Les citoyen-nes ont leur part de responsabilité dans la débâcle mondialisée : en s’en remettant, élections après élections, aux état-majors politiques, de droite comme de gauche, et aux centrales syndicales pour gérer le monde à leur place et négocier en leur nom.
Alors oui disons le sans détour, il y a urgence à résister en contestant l’ordre établi avec pour objectif la construction d’un monde nouveau.
Cette construction d’un autre futur ne passera pas par une primaire à gauche ou un « Podemos » français. Faire de la politique autrement passe par encourager et développer la capacité d’auto-organisation des collectifs d’individu-es, qui se battent pour gagner le pouvoir de décision sur leurs vies. L’avenir c’est l’auto-organisation et l’autogestion étendues à tous les domaines de la vie sociale pour que personne ne décide à notre place.
Cela nécessite une révolution radicale de la vie politique comme l’instauration de mandats révocables et la déprofessionalisation des activités politiques. Cela nécessite de remplacer la représentation par la délégation à tous les niveaux de la vie sociale, dans les entreprises, dans les quartiers et les écoles.

Ensemble, pensons et construisons
la Révolution sociale et libertaire !

logoOA_0Toulouse, avril 2016
Groupe Albert Camus

Organisation Anarchiste Toulouse
(organisation_anarchiste@infosetanalyseslibertaires.org )

http://toulouse-anarchiste.org
http://infosetanalyseslibertaires.org


TractNousNeSommesRien

Quand est-ce qu’on les arrêtera?

Un CDI pour l’état d’urgence

Depuis la mise en place de l’état d’urgence à la suite des attentats de novembre dernier, on se doutait bien que le gouvernement allait le prolonger. En attendant de légiférer pour renforcer encore plus les droits de police, l’État, son Président et son gouvernement ont obtenu sans avoir besoin de batailler le renouvellement des pouvoirs spéciaux votés par la représentation nationale. En distillant méthodiquement les injonctions patriotiques, les déclarations alarmantes pour entretenir la peur et les autojustifications visant à démontrer l’efficacité antiterroriste de l’état d’urgence, le chef de l’État et ses lieutenants ont conditionné l’opinion à l’acceptation massive de la mise entre parenthèse pour longtemps des libertés publiques ou plutôt de ce qu’il en restait…

Les expressions, somme toute raisonnables, dénonçant la prolongation des pouvoirs spéciaux comptent pour du beurre: elles ne pèsent rien devant le rouleau compresseur de l’État. Les bottes bien cirées, les chefs de guerre font leur boulot et en remettent une couche. Après deux CDD l’état d’urgence pourrait bien obtenir un CDI: la raison majeure invoquée pour la première prolongation, la persistance de la menace terroriste, sera toujours invocable et ce pour très longtemps.

La menace permanente du prochain attentat justifie tous les excès de l’État policier: fichage et flicage généralisés, propagande sécuritaire, bricolage de la constitution, enfumage avec le pseudo-débat sur les bi-nationaux, retour du contrôle aux frontières,…

La précarité généralisée pour les autres

Tract-articleToulousemars2016En même temps que nos gouvernants s’affairent à inscrire les pouvoirs spéciaux dans la durée, ils s’appliquent avec une grande détermination à placer les citoyen-nes de ce pays dans une situation de précarité généralisée. La dernière bombe lâchée par les rouleurs et rouleuses de mécanique qui nous gouvernent c’est la loi sur la réforme du code du travail. Celles et ceux qui ont l’expérience des méthodes patronales en entreprise ne doivent pas être surpris par la méthode mise en œuvre. C’est toujours la même façon de procéder: on nous annonce le pire (on ne sait jamais: ça pourrait passer), pour imposer un peu moins que le pire.

En l’occurrence il ne s’agit que de continuer l’œuvre de déconstruction entamée par les gouvernements de droite ou de gauche qui se succèdent aux affaires pour laisser toujours plus de liberté de manœuvre à ceux qui détiennent le pouvoir économique.

Pour mener à bien cette opération, tous les moyens sont bons et toutes les opportunités sont intéressantes. Le contexte post attentats fait partie de ces opportunités qui sont bonnes à prendre. Les chefs du gouvernement ne se privent pas en effet de pilonner l’opinion en nous expliquant que « nous sommes en guerre » et qu’il y a urgence à avancer à marche forcée vers la modernité du « 21ème siècle ». L’arrogance le dispute à la suffisance dans les discours des ministres qui ne tolèrent aucune contestation. Ceux ou celles qui osent exprimer des critiques sont immédiatement taxés d’immobilisme, d’archaïsme. Quant aux salarié-es qui luttent contre les plans de licenciement: à la moindre bousculade, à la moindre pression, c’est le tribunal et la prison qui se profilent.

Démocratie ?

Sur tous les projets c’est la même rengaine: si on n’est pas d’accord c’est qu’on n’a pas compris. Ne pas être d’accord avec la toute puissance de l’économie de marché est considéré par la classe dirigeante comme l’expression d’une déviance pathologique voire d’une hérésie intolérable. Car c’est bien d’une classe qu’il s’agit: celle des oligarques qui se partagent le pouvoir politique et économique. Un pour cent des habitants de la planète possède la moitié de ses richesses: cette statistique spectaculaire en dit long sur l’état du monde.

Une poignée d’oligarques, politiques, économiques et religieux tiennent le monde entre leur griffes et ne sont pas prêts de lâcher prise.

Les espoirs révolutionnaires nés au 19ème siècle ont été broyés et réduits en cendres tout au long du 20ème siècle. Communisme autoritaire, fascismes, guerres mondiales, rien ne nous aura été épargné. De tout cela malgré des progrès techniques et scientifiques considérables il ne reste que le chaos capitaliste et fanatico-religieux.

C’est ce modèle de société fondé sur l’inégalité politique et sociale que les gouvernements qui se succèdent défendent au nom d’une modernité derrière laquelle se cachent une ribambelle de profiteurs réactionnaires qui n’ont rien à envier aux privilégiés de l’ancien régime: les ci-devant que les petites gens devenus citoyen-nes avaient cru chasser pour toujours.

Résister et contester pour construire d’autres futurs

Les citoyen-nes ont leur part de responsabilité dans cette débâcle mondialisée: en s’en remettant, élections après élections, aux état-majors politiques, de droite comme de gauche, et aux centrales syndicales pour gérer le monde à leur place et négocier en leur nom.

Alors oui disons le sans détour il y a urgence à résister en contestant l’ordre établi avec pour objectif la construction d’un monde nouveau.

Ainsi il nous paraît nécessaire de nous opposer aux politiques guerrières et impérialistes des États, à tous les débordements et à toutes les tentatives criminelles auxquelles les pratiques politiques et religieuses quelles qu’elles soient s’adonnent, à toutes les tentatives d’ancrage dans la société de menées racistes, xénophobes et fascistes, ainsi qu’à l’état d’urgence, aux lois sécuritaires et liberticides.

Lutter contre tous les discours identitaires, racistes, religieux, nationalistes, fascistes nous impose de nous engager autour des valeurs suivantes:

  • l’égalité économique et sociale,
  • la défense des droits des femmes contre le patriarcat,
  • la défense de la laïcité,
  • la dénonciation des discours nationalistes et xénophobes d’où qu’ils viennent,
  • la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous
  • la perspective d’une société débarrassée de tous les systèmes de domination,
  • une société que nous voulons, autogestionnaire et solidaire…

Cette construction d’un autre futur ne passera pas par une primaire à gauche ou autre incantations désespérée. Faire de la politique autrement passe par encourager et développer la capacité d’auto-organisation des collectifs d’individu-es, qui se battent pour gagner le pouvoir de décision sur leurs vies. L’avenir c’est l’auto-organisation et l’autogestion étendues à tous les domaines de la vie sociale pour que personne ne décide à notre place.

Cela nécessite une révolution radicale de la vie politique comme l’instauration de mandats révocables et la déprofessionalisation des activités politiques. Cela nécessite de remplacer la représentation par la délégation à tous les niveaux de la vie sociale, dans les entreprises, dans les quartiers et les écoles.

Ensemble, pensons et construisons la Révolution sociale et libertaire !


Groupe Albert Camus

Organisation Anarchiste Toulouse (organisation_anarchiste@infosetanalyseslibertaires.org )

logoOA_0

http://toulouse-anarchiste.org

http://infosetanalyseslibertaires.org

Solidarité avec les syndicalistes ex-Goodyear

Criminaliser le mouvement social ne présente aucun problème aux nantis et à celles et ceux qui s’autoproclament les « dirigeants », qu’ils soient à la tête d’entreprises ou à la tête des États. Des ex-salariés de Goodyear viennent d’être condamnés à neuf mois de prison ferme pour avoir séquestré, entre le 6 et le 7 janvier 2014, deux cadres de leur entreprise.

Présente lors du rassemblement de soutien du 21 janvier devant la Préfecture de l’Isère, la Liaison Grenoble de l’Organisation Anarchiste continue à réclamer l’arrêt des poursuites en l’encontre de ces militants syndicalistes. Ici, comme à Air France, les capitalistes et les dirigeants d’un système inique et corrompu, fondent l’unité nationale du profit, celle de la classe des privilégiés contre la classe des exploités.

Refusons l’ « injustice » et toutes les discriminations ! Luttons pour le fédéralisme, l’autogestion et la justice sociale !

Organisation Anarchiste  Grenoble (février 2016)

NON à l’état d’urgence !

Depuis la mise en place de l’état d’urgence à la suite des attentats de novembre dernier, on se doutait bien que le gouvernement allait le prolonger. En attendant de légiférer pour renforcer encore plus les droits de police, l’Etat, son Président et son gouvernement obtiendront sans l’ombre d’un doute le renouvellement des pouvoirs spéciaux votés par la représentation nationale. En distillant méthodiquement les injonctions patriotiques, les déclarations alarmantes visant à entretenir la peur et les autojustifications visant à démontrer l’efficacité antiterroriste de l’état d’urgence, le chef de l’Etat et ses lieutenants conditionnent l’opinion à l’acceptation sans réserve de la mise entre parenthèse pour longtemps des libertés publiques ou plutôt de ce qu’il en restait… Le régime de «démocratie dite représentative» qui laissait déjà à la liberté individuelle très peu de latitude pour s’exercer pleinement, voit ses prérogatives rognées par les mesures d’exception inscrites dans la Loi. Outre la séparation des pouvoirs de police, judiciaires et législatifs, les droits de réunion et de manifestation se trouvent largement remis en cause, voire interdits (au bon vouloir des autorités…). La « démocratie » tant vantée par les édiles et quasiment l’ensemble de la « représentation politique » voit aujourd’hui son vernis éclater au grand jour. Les lois sécuritaires déjà tant décriées se sont renforcées, pour maintenant venir nous priver des quelques « libertés » collectives qui subsistaient !

Pouvait-on attendre autre chose de l’État ?

L’État par sa nature et dans sa fonction détenteur de l’Autorité est autoritaire ! L’État est détenteur des «droits de police». Par essence l’État est policier ! Toujours au service des dominants, il nous éclaire aujourd’hui sur sa capacité à rendre légitimes aux yeux du plus grand nombre les pires mesures liberticides… Les gouvernants ont montré instantanément qu’à l’occasion des attentats meurtriers et barbares ils allaient aussi s’attaquer à bien d’autres entités, considérées comme des « ennemis de l’intérieur ». Ainsi, durant la COP21 de novembre 2015, toute manifestation fut interdite et/ou réprimée, des assignations à résidence « préventives » de militant-e-s eurent lieu en amont de l’événement ainsi que des centaines d’arrestations et gardes-à-vue… Les mobilisations sur la voie publique interdites aussi, permettant ainsi à l’État d’empêcher toute contestation sociale. L’Union nationale, ce mythe qui tente d’agréger ensemble des personnes aux conditions totalement différentes, diversifiées, vient aux côtés de la dimension liberticide des Pouvoirs, masquer la réelle dimension de ce qui se trame. Aujourd’hui, sous couvert de lutte contre le terrorisme, les dirigeants luttent contre tout ce qui s’oppose à leurs politiques, leurs intérêts, leurs prébendes… Sous couvert de lutte contre le terrorisme, ils s’emploient à distiller le poison du racisme et de la division. La réalité de la domination et de l’exploitation ne connaît aucun questionnement ni obstacle. Avec le racisme en bandoulière, pour les dominants, tout paraît bon pour diviser. Ils tentent ainsi d’enfoncer encore plus dans la tête des classes opprimées l’idée que le monde est «bien fait» à la condition que chacun-e reste à la place qui lui a été dévolue! Les dominant-e-s dans les châteaux et les dominé-e-s dans la misère…

Dieu et l’État

charliehebdolassassincourttoujoursS’il est incontestable que les religions, toutes les religions, contiennent dans leur ADN des dimensions autoritaires, identitaires, inégalitaires et parfois guerrières et meurtrières, nous ne considérons pas pour autant que les États doivent être exemptés des responsabilités qui sont les leurs en matière de violence sociale, et de violence expansionniste. Les Capitalistes et les États portent de lourdes responsabilités quand ils mènent des guerres sur tous les continents, favorisant ainsi le développement et l’enracinement d’organisations religieuses et fascistes. Il en va ainsi aujourd’hui au Moyen-Orient et en Afrique … Pour nous, la lutte contre «l’état d’urgence» et la loi antiterroriste en devenir s’accompagne de la nécessaire lutte contre tout ce qui porte atteinte à nos libertés !

Résister et lutter pour un autre futur

Ainsi il nous paraît nécessaire de nous opposer aux politiques guerrières et impérialistes des États, à tous les débordements et à toutes les tentatives criminelles auxquelles les pratiques religieuses quelles qu’elles soient s’adonnent, à toutes les tentatives d’ancrage dans la société de menées racistes, xénophobes et fascistes, ainsi qu’à l’état d’urgence, aux lois sécuritaires et liberticides. Rien ne doit venir faire obstacle à l’accueil des migrant-es dès lors que nous inscrivons le combat pour la liberté de circulation et d’accueil au sein de la dimension internationaliste qui est la nôtre ! Lutter contre tous les discours identitaires, racistes, religieux, nationalistes, fascistes nous impose de nous engager autour des valeurs suivantes :

  • l’égalité économique et sociale,
  • la défense des droits des femmes contre le patriarcat,
  • la défense de la laïcité,
  • la dénonciation des discours nationalistes et xénophobes d’où qu’ils viennent,
  • la perspective d’une société débarrassée de tous les systèmes de domination,
  • une société que nous voulons autogestionnaire et solidaire…

Groupe Albert Camus
Organisation Anarchiste Toulouse
janvier 2016

A happy « Good year »

Good year - Amiens

Criminaliser le Mouvement social ne présente aucun problème aux nantis et à celles et ceux qui s’autoproclament les « Dirigeant-e-s », qu’ils soient à la tête d’entreprises ou à la tête des Etats…
La nouvelle année nous offre d’emblée son lot de saloperies en tout genre. Des salariés sont condamnés à neuf mois de prison ferme pour avoir séquestré entre le 6 et le 7 janvier 2014, deux cadres de leur entreprise : le directeur des ressources humaines et le directeur de la production.
Entre d’un côté des travailleurs qui se battent pour ne pas perdre « leur » emploi, qui veulent défendre « leur » outil de travail et de l’autre une « Direction » et des capitalistes qui privilégient toujours plus l’accroissement de leurs profits au besoin en délocalisant (cette entreprise de 1 143 salariés sera fermée quelques jours après), l’In-Justice a tranché.
La détresse sociale des uns n’a dans la balance de tous ces systèmes inégalitaires aucun poids face à la morgue des autres.
Deux ans de taule dont neuf mois fermes voilà le verdict des juges, la « justice » des représentants de la bourgeoisie, des capitalistes et de l’Etat.
Quelques heures de séquestration pour deux « responsables » alors que plus de mille salariés allaient être jetés à la rue, ce n’est pas grand-chose, ce n’est rien ! Ce n’est que la traduction d’une saine colère de travailleurs qui luttent contre l’injustice, le cynisme et la manifestation de la délinquance patronale.
Ici, comme à « Air France », les capitalistes et les dirigeants d’un système inique et corrompu, fondent l’unité nationale du profit, celle de la classe des nantis contre la classe des exploité-e-s.
Deux chemises déchirées ou quelques heures de séquestration, « c’est La violence en actes », ou du moins c’est ce que veulent nous faire avaler les profiteurs et les gens de Pouvoir.
La violence des licenciements, des délocalisations, du système de profit, celle de la guerre que mène la classe des exploiteurs contre celle des exploité-e-s, celle qui amène des salarié-e-s à se suicider, cette « violence là » pour les gouvernants et leurs acolytes elle est « légitime ».
Alors, qu’attendent les organisations syndicales pour passer à l’offensive ? Comment peuvent-elles se satisfaire de ce silence assourdissant ? Seules des « déclarations de principes », des « messages tweeters »… Voilà l’arsenal de réponses, lesquelles à coup sûr ne sont pas à la hauteur. Les organisations syndicales font le gros dos alors qu’elles devraient passer à l’offensive. Abandonner le terrain de la lutte sociale pour se complaire dans le silence feutré et complice des salons du « partenariat », voilà de quoi inquiéter celles et ceux qui continuent à considérer la guerre de classe comme l’unique alternative contre ce système corrompu…
Les anciens, celles et ceux de la « Commune » avait mis en musique des paroles lourdes de sens, des paroles qui ont en ce début 2016 ont une résonance toute particulière :
« C’est la lutte finale, groupons-nous et demain l’internationale sera le genre humain
Il n’est pas de sauveurs suprêmes, ni Dieu ni César ni tribun. Producteurs sauvons-nous nous-mêmes ! Pour que le voleur rende gorge…soufflons nous-mêmes notre forge, battons le fer quand il est chaud…L’état comprime, la loi triche …Nul devoir ne s’impose aux riches, le droit du pauvre est un mot creux
L’égalité veut d’autres lois, pas de droits sans devoirs dit-elle, …Egaux pas de devoirs sans droit.
Paix entre nous guerre aux tyrans… Ouvriers paysans, nous sommes le grand Parti des travailleurs… La terre n’appartient qu’aux hommes, l’oisif ira loger ailleurs…
Hideux dans leur apothéose, les rois de la mine et du rail n’ont-ils jamais fait autre chose que dévaliser le travail ? En réclamant qu’on le lui rende, le Peuple ne veut que son dû »

Perpignan le 14 janvier 2016
Groupe Anarchiste Puig Antich
contact@groupe-puig-antich.info