Pour un 1er Mai anarchiste et libertaire
Les raisons de se révolter sont nombreuses et importantes. La précarité rythme le quotidien d’un grand nombre d’individus pendant que les riches s’empiffrent sans complexe. Et pourtant, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui sont persuadé-e-s qu’un monde meilleur est possible !
Aussi, nous convions toutes celles et tous ceux qui n’ont pas abdiqué, et qui pensent qu’il faut en finir une bonne fois pour toute avec les fausses solutions, les sempiternels recours illusoires à l’électoralisme, à reprendre avec nous, ensemble, le chemin de l’action directe, celle de la CGT des origines (1895), qui ne faisait pas du patronat un partenaire « privilégié ».
Son programme, le nôtre : action directe, autogestion et maîtrise de nos luttes comme moyens ; société égalitaire et libertaire comme but.
Groupe Anarchiste de Carcassonne – OA
Pour nous contacter : carcassonnegroupe@gmail.com
Quand est-ce qu’on les arrêtera?
Un CDI pour l’état d’urgence
Depuis la mise en place de l’état d’urgence à la suite des attentats de novembre dernier, on se doutait bien que le gouvernement allait le prolonger. En attendant de légiférer pour renforcer encore plus les droits de police, l’État, son Président et son gouvernement ont obtenu sans avoir besoin de batailler le renouvellement des pouvoirs spéciaux votés par la représentation nationale. En distillant méthodiquement les injonctions patriotiques, les déclarations alarmantes pour entretenir la peur et les autojustifications visant à démontrer l’efficacité antiterroriste de l’état d’urgence, le chef de l’État et ses lieutenants ont conditionné l’opinion à l’acceptation massive de la mise entre parenthèse pour longtemps des libertés publiques ou plutôt de ce qu’il en restait…
Les expressions, somme toute raisonnables, dénonçant la prolongation des pouvoirs spéciaux comptent pour du beurre: elles ne pèsent rien devant le rouleau compresseur de l’État. Les bottes bien cirées, les chefs de guerre font leur boulot et en remettent une couche. Après deux CDD l’état d’urgence pourrait bien obtenir un CDI: la raison majeure invoquée pour la première prolongation, la persistance de la menace terroriste, sera toujours invocable et ce pour très longtemps.
La menace permanente du prochain attentat justifie tous les excès de l’État policier: fichage et flicage généralisés, propagande sécuritaire, bricolage de la constitution, enfumage avec le pseudo-débat sur les bi-nationaux, retour du contrôle aux frontières,…
La précarité généralisée pour les autres
En même temps que nos gouvernants s’affairent à inscrire les pouvoirs spéciaux dans la durée, ils s’appliquent avec une grande détermination à placer les citoyen-nes de ce pays dans une situation de précarité généralisée. La dernière bombe lâchée par les rouleurs et rouleuses de mécanique qui nous gouvernent c’est la loi sur la réforme du code du travail. Celles et ceux qui ont l’expérience des méthodes patronales en entreprise ne doivent pas être surpris par la méthode mise en œuvre. C’est toujours la même façon de procéder: on nous annonce le pire (on ne sait jamais: ça pourrait passer), pour imposer un peu moins que le pire.
En l’occurrence il ne s’agit que de continuer l’œuvre de déconstruction entamée par les gouvernements de droite ou de gauche qui se succèdent aux affaires pour laisser toujours plus de liberté de manœuvre à ceux qui détiennent le pouvoir économique.
Pour mener à bien cette opération, tous les moyens sont bons et toutes les opportunités sont intéressantes. Le contexte post attentats fait partie de ces opportunités qui sont bonnes à prendre. Les chefs du gouvernement ne se privent pas en effet de pilonner l’opinion en nous expliquant que « nous sommes en guerre » et qu’il y a urgence à avancer à marche forcée vers la modernité du « 21ème siècle ». L’arrogance le dispute à la suffisance dans les discours des ministres qui ne tolèrent aucune contestation. Ceux ou celles qui osent exprimer des critiques sont immédiatement taxés d’immobilisme, d’archaïsme. Quant aux salarié-es qui luttent contre les plans de licenciement: à la moindre bousculade, à la moindre pression, c’est le tribunal et la prison qui se profilent.
Démocratie ?
Sur tous les projets c’est la même rengaine: si on n’est pas d’accord c’est qu’on n’a pas compris. Ne pas être d’accord avec la toute puissance de l’économie de marché est considéré par la classe dirigeante comme l’expression d’une déviance pathologique voire d’une hérésie intolérable. Car c’est bien d’une classe qu’il s’agit: celle des oligarques qui se partagent le pouvoir politique et économique. Un pour cent des habitants de la planète possède la moitié de ses richesses: cette statistique spectaculaire en dit long sur l’état du monde.
Une poignée d’oligarques, politiques, économiques et religieux tiennent le monde entre leur griffes et ne sont pas prêts de lâcher prise.
Les espoirs révolutionnaires nés au 19ème siècle ont été broyés et réduits en cendres tout au long du 20ème siècle. Communisme autoritaire, fascismes, guerres mondiales, rien ne nous aura été épargné. De tout cela malgré des progrès techniques et scientifiques considérables il ne reste que le chaos capitaliste et fanatico-religieux.
C’est ce modèle de société fondé sur l’inégalité politique et sociale que les gouvernements qui se succèdent défendent au nom d’une modernité derrière laquelle se cachent une ribambelle de profiteurs réactionnaires qui n’ont rien à envier aux privilégiés de l’ancien régime: les ci-devant que les petites gens devenus citoyen-nes avaient cru chasser pour toujours.
Résister et contester pour construire d’autres futurs
Les citoyen-nes ont leur part de responsabilité dans cette débâcle mondialisée: en s’en remettant, élections après élections, aux état-majors politiques, de droite comme de gauche, et aux centrales syndicales pour gérer le monde à leur place et négocier en leur nom.
Alors oui disons le sans détour il y a urgence à résister en contestant l’ordre établi avec pour objectif la construction d’un monde nouveau.
Ainsi il nous paraît nécessaire de nous opposer aux politiques guerrières et impérialistes des États, à tous les débordements et à toutes les tentatives criminelles auxquelles les pratiques politiques et religieuses quelles qu’elles soient s’adonnent, à toutes les tentatives d’ancrage dans la société de menées racistes, xénophobes et fascistes, ainsi qu’à l’état d’urgence, aux lois sécuritaires et liberticides.
Lutter contre tous les discours identitaires, racistes, religieux, nationalistes, fascistes nous impose de nous engager autour des valeurs suivantes:
- l’égalité économique et sociale,
- la défense des droits des femmes contre le patriarcat,
- la défense de la laïcité,
- la dénonciation des discours nationalistes et xénophobes d’où qu’ils viennent,
- la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous
- la perspective d’une société débarrassée de tous les systèmes de domination,
- une société que nous voulons, autogestionnaire et solidaire…
Cette construction d’un autre futur ne passera pas par une primaire à gauche ou autre incantations désespérée. Faire de la politique autrement passe par encourager et développer la capacité d’auto-organisation des collectifs d’individu-es, qui se battent pour gagner le pouvoir de décision sur leurs vies. L’avenir c’est l’auto-organisation et l’autogestion étendues à tous les domaines de la vie sociale pour que personne ne décide à notre place.
Cela nécessite une révolution radicale de la vie politique comme l’instauration de mandats révocables et la déprofessionalisation des activités politiques. Cela nécessite de remplacer la représentation par la délégation à tous les niveaux de la vie sociale, dans les entreprises, dans les quartiers et les écoles.
Ensemble, pensons et construisons la Révolution sociale et libertaire !
Groupe Albert Camus
Organisation Anarchiste Toulouse (organisation_anarchiste@infosetanalyseslibertaires.org )
Solidarité avec les syndicalistes ex-Goodyear
Criminaliser le mouvement social ne présente aucun problème aux nantis et à celles et ceux qui s’autoproclament les « dirigeants », qu’ils soient à la tête d’entreprises ou à la tête des États. Des ex-salariés de Goodyear viennent d’être condamnés à neuf mois de prison ferme pour avoir séquestré, entre le 6 et le 7 janvier 2014, deux cadres de leur entreprise.
Présente lors du rassemblement de soutien du 21 janvier devant la Préfecture de l’Isère, la Liaison Grenoble de l’Organisation Anarchiste continue à réclamer l’arrêt des poursuites en l’encontre de ces militants syndicalistes. Ici, comme à Air France, les capitalistes et les dirigeants d’un système inique et corrompu, fondent l’unité nationale du profit, celle de la classe des privilégiés contre la classe des exploités.
Refusons l’ « injustice » et toutes les discriminations ! Luttons pour le fédéralisme, l’autogestion et la justice sociale !
Organisation Anarchiste Grenoble (février 2016)
Vous faisiez grève, le pouvoir tremblait… Vous votez, il se rassure !
Pour le groupe politique OA de Grenoble, il est utile de ne pas se déplacer aux urnes le jour des élections, de toutes les élections et pense également nécessaire de dénoncer les aspects pervers de l’électoralisme et donc, de la délégation de pouvoir.
Ainsi, l’autogestion prônée par les anarchistes et tant décriée par les étatistes et les autoritaires réunis trouve dans notre engagement sa justification : nous passer de professionnels de la politique afin d’accéder à la condition d’acteurs de nos propres vies.
Voilà pourquoi, nous n’irons pas voter au 1er et au second tours des Régionales.
Organisation Anarchiste Grenoble (décembre 2015)
9 mars 2016 : début d’une lutte prolongée ?
Le gouvernement « socialiste » poursuit sans répit la marche en avant de la société libérale et sécuritaire par le biais de lois, décrets ou réformes antisociales, tout un arsenal qui renforce les pouvoirs de la minorité bourgeoise dominante et précarise encore plus les exclus et les exploités de toutes sortes.
La Liaison Grenoble de l’Organisation Anarchiste dénonce l’inefficacité des journées « de mobilisation » ou de « grève » sans lendemain. Malheureusement, le 9 mars, n’échappe pas à cette règle.Être nombreux dans la rue n’a de sens que si nous nous y maintenons jusqu’à l’obtention de résultats et de victoires : retrait de toutes les lois et décrets qui nous pourrissent la vie et qui nous livrent pieds et poings liés aux requins du libéralisme, de la social-démocratie et de la finance mondialisée.
« Que fait-on là ? »
« Pourquoi se déplacer aujourd’hui et pas un autre jour ? »
« Ne sommes-nous pas les simples pions d’une partie engagée par les bureaucraties syndicales ? »
Les choses ont le mérite d’être claires. Soit nous reconsidérons les modes d’organisation de nos luttes en y insufflant plus d’autogestion, plus d’autonomie, plus de radicalité, soit nous avalerons toutes les « crapuleries » du Pouvoir sans broncher. Une nouvelle fois, il est nécessaire de réactiver les principes de l’action directe des ouvriers et des employés face aux attaques répétées de l’État et du Patronat. La Résistance ouvrière autogestionnaire en est la traduction sur le plan pratique car elle conduit le mouvement de masse à rendre coup pour coup à l’ennemi.
Dès aujourd’hui nous nous mobilisons pour la victoire. Dans une société où les privilèges existent toujours, la lutte des classes doit rester le moteur des changements. Seule la grève efficace, autogestionnaire et expropriatrice, nous permettra de changer de société.
Aujourd’hui dans la rue, demain on continue !
Liaison Grenoble – Organisation Anarchiste (mars 2016)
Toutes ces frontières ne sont que des lignes artificielles imposées par la violence, la guerre, l’astuce des rois… Elisée Reclus (1868)
Les gouvernants, les dirigeants, les « décideurs » organisent aujourd’hui la distinction, le tri, le choix entre des individus qui subissent de plein fouet les horreurs, qu’elles soient la conséquence des guerres, ou celle de conditions sociales et économiques désastreuses, du Capitalisme qui submerge la planète, des États qui font « survivre » leurs peuples sous le joug, etc.
Le vocabulaire sert aujourd’hui à légitimer un distinguo totalement arbitraire et « amoral » entre réfugiés et migrants, attribuant aux premiers un condescendant intérêt car ceux-là fuient les horreurs de la guerre et aux seconds un mépris non dissimulé, car eux ne fuient leurs pays d’origine que pour des raisons économiques et/ou sociales : la pauvreté et la misère dans lesquelles leurs Etats et leurs patronats les ont plongés ! Pourtant c’est un fait : les mêmes causes, partout, produisent les mêmes effets !
Les guerres et les armements profitent en premier lieu aux capitalistes qui en font un commerce juteux pendant que les peuples, toujours en premières lignes, en payent le prix fort. Les frontières qui servent de paravents aux turpitudes nationalistes et aux exactions des Etats quand ceux-ci se permettent d’imposer à leurs peuples les pires des conditions d’existence… Les classes dirigeantes qui ne s’intéressent qu’à leurs propres intérêts au détriment de leurs congénères dès lors que c’est le portefeuille qui leur sert de référent « patriotique ». Et, au bout du bout, à côté de la question préoccupante de l’afflux de réfugié-e-s qui s’éloignent de ces terres de mort et de malheur, c’est les discours de haine, de racisme, de xénophobie qui servent d’exutoire dans une ambiance de fascisme, ici cocardier.
Pour nous anarchistes, à côté des réponses immédiates concernant l’accueil et la prise en charge des réfugié-e-s, réponses à caractère uniquement humanitaire, nous devons faire valoir que les causes des guerres et les multitudes de morts et de malheurs qui les accompagnent, que tout cela est la conséquence directe des systèmes inégalitaires qui régissent l’Humanité : Capitalisme, profits, divisions de la société en classes, Etats qui usurpent le pouvoir des peuples, frontières qui séparent les individus, les divisent, les opposent et nient l’Humanité.
Ni patrie, ni frontières !
Pour le communisme libertaire, l’internationalisme
la solidarité, la liberté de circulation et le fédéralisme !!!
Liaison Grenoble de l’Organisation Anarchiste (octobre 2015)
grenoble.ial[at]gmail.com
https://twitter.com/IAL_Grenoble
NON à l’état d’urgence !
Depuis la mise en place de l’état d’urgence à la suite des attentats de novembre dernier, on se doutait bien que le gouvernement allait le prolonger. En attendant de légiférer pour renforcer encore plus les droits de police, l’Etat, son Président et son gouvernement obtiendront sans l’ombre d’un doute le renouvellement des pouvoirs spéciaux votés par la représentation nationale. En distillant méthodiquement les injonctions patriotiques, les déclarations alarmantes visant à entretenir la peur et les autojustifications visant à démontrer l’efficacité antiterroriste de l’état d’urgence, le chef de l’Etat et ses lieutenants conditionnent l’opinion à l’acceptation sans réserve de la mise entre parenthèse pour longtemps des libertés publiques ou plutôt de ce qu’il en restait… Le régime de «démocratie dite représentative» qui laissait déjà à la liberté individuelle très peu de latitude pour s’exercer pleinement, voit ses prérogatives rognées par les mesures d’exception inscrites dans la Loi. Outre la séparation des pouvoirs de police, judiciaires et législatifs, les droits de réunion et de manifestation se trouvent largement remis en cause, voire interdits (au bon vouloir des autorités…). La « démocratie » tant vantée par les édiles et quasiment l’ensemble de la « représentation politique » voit aujourd’hui son vernis éclater au grand jour. Les lois sécuritaires déjà tant décriées se sont renforcées, pour maintenant venir nous priver des quelques « libertés » collectives qui subsistaient !
Pouvait-on attendre autre chose de l’État ?
L’État par sa nature et dans sa fonction détenteur de l’Autorité est autoritaire ! L’État est détenteur des «droits de police». Par essence l’État est policier ! Toujours au service des dominants, il nous éclaire aujourd’hui sur sa capacité à rendre légitimes aux yeux du plus grand nombre les pires mesures liberticides… Les gouvernants ont montré instantanément qu’à l’occasion des attentats meurtriers et barbares ils allaient aussi s’attaquer à bien d’autres entités, considérées comme des « ennemis de l’intérieur ». Ainsi, durant la COP21 de novembre 2015, toute manifestation fut interdite et/ou réprimée, des assignations à résidence « préventives » de militant-e-s eurent lieu en amont de l’événement ainsi que des centaines d’arrestations et gardes-à-vue… Les mobilisations sur la voie publique interdites aussi, permettant ainsi à l’État d’empêcher toute contestation sociale. L’Union nationale, ce mythe qui tente d’agréger ensemble des personnes aux conditions totalement différentes, diversifiées, vient aux côtés de la dimension liberticide des Pouvoirs, masquer la réelle dimension de ce qui se trame. Aujourd’hui, sous couvert de lutte contre le terrorisme, les dirigeants luttent contre tout ce qui s’oppose à leurs politiques, leurs intérêts, leurs prébendes… Sous couvert de lutte contre le terrorisme, ils s’emploient à distiller le poison du racisme et de la division. La réalité de la domination et de l’exploitation ne connaît aucun questionnement ni obstacle. Avec le racisme en bandoulière, pour les dominants, tout paraît bon pour diviser. Ils tentent ainsi d’enfoncer encore plus dans la tête des classes opprimées l’idée que le monde est «bien fait» à la condition que chacun-e reste à la place qui lui a été dévolue! Les dominant-e-s dans les châteaux et les dominé-e-s dans la misère…
Dieu et l’État
S’il est incontestable que les religions, toutes les religions, contiennent dans leur ADN des dimensions autoritaires, identitaires, inégalitaires et parfois guerrières et meurtrières, nous ne considérons pas pour autant que les États doivent être exemptés des responsabilités qui sont les leurs en matière de violence sociale, et de violence expansionniste. Les Capitalistes et les États portent de lourdes responsabilités quand ils mènent des guerres sur tous les continents, favorisant ainsi le développement et l’enracinement d’organisations religieuses et fascistes. Il en va ainsi aujourd’hui au Moyen-Orient et en Afrique … Pour nous, la lutte contre «l’état d’urgence» et la loi antiterroriste en devenir s’accompagne de la nécessaire lutte contre tout ce qui porte atteinte à nos libertés !
Résister et lutter pour un autre futur
Ainsi il nous paraît nécessaire de nous opposer aux politiques guerrières et impérialistes des États, à tous les débordements et à toutes les tentatives criminelles auxquelles les pratiques religieuses quelles qu’elles soient s’adonnent, à toutes les tentatives d’ancrage dans la société de menées racistes, xénophobes et fascistes, ainsi qu’à l’état d’urgence, aux lois sécuritaires et liberticides. Rien ne doit venir faire obstacle à l’accueil des migrant-es dès lors que nous inscrivons le combat pour la liberté de circulation et d’accueil au sein de la dimension internationaliste qui est la nôtre ! Lutter contre tous les discours identitaires, racistes, religieux, nationalistes, fascistes nous impose de nous engager autour des valeurs suivantes :
- l’égalité économique et sociale,
- la défense des droits des femmes contre le patriarcat,
- la défense de la laïcité,
- la dénonciation des discours nationalistes et xénophobes d’où qu’ils viennent,
- la perspective d’une société débarrassée de tous les systèmes de domination,
- une société que nous voulons autogestionnaire et solidaire…
Groupe Albert Camus
Organisation Anarchiste Toulouse
janvier 2016
A happy « Good year »
Criminaliser le Mouvement social ne présente aucun problème aux nantis et à celles et ceux qui s’autoproclament les « Dirigeant-e-s », qu’ils soient à la tête d’entreprises ou à la tête des Etats…
La nouvelle année nous offre d’emblée son lot de saloperies en tout genre. Des salariés sont condamnés à neuf mois de prison ferme pour avoir séquestré entre le 6 et le 7 janvier 2014, deux cadres de leur entreprise : le directeur des ressources humaines et le directeur de la production.
Entre d’un côté des travailleurs qui se battent pour ne pas perdre « leur » emploi, qui veulent défendre « leur » outil de travail et de l’autre une « Direction » et des capitalistes qui privilégient toujours plus l’accroissement de leurs profits au besoin en délocalisant (cette entreprise de 1 143 salariés sera fermée quelques jours après), l’In-Justice a tranché.
La détresse sociale des uns n’a dans la balance de tous ces systèmes inégalitaires aucun poids face à la morgue des autres.
Deux ans de taule dont neuf mois fermes voilà le verdict des juges, la « justice » des représentants de la bourgeoisie, des capitalistes et de l’Etat.
Quelques heures de séquestration pour deux « responsables » alors que plus de mille salariés allaient être jetés à la rue, ce n’est pas grand-chose, ce n’est rien ! Ce n’est que la traduction d’une saine colère de travailleurs qui luttent contre l’injustice, le cynisme et la manifestation de la délinquance patronale.
Ici, comme à « Air France », les capitalistes et les dirigeants d’un système inique et corrompu, fondent l’unité nationale du profit, celle de la classe des nantis contre la classe des exploité-e-s.
Deux chemises déchirées ou quelques heures de séquestration, « c’est La violence en actes », ou du moins c’est ce que veulent nous faire avaler les profiteurs et les gens de Pouvoir.
La violence des licenciements, des délocalisations, du système de profit, celle de la guerre que mène la classe des exploiteurs contre celle des exploité-e-s, celle qui amène des salarié-e-s à se suicider, cette « violence là » pour les gouvernants et leurs acolytes elle est « légitime ».
Alors, qu’attendent les organisations syndicales pour passer à l’offensive ? Comment peuvent-elles se satisfaire de ce silence assourdissant ? Seules des « déclarations de principes », des « messages tweeters »… Voilà l’arsenal de réponses, lesquelles à coup sûr ne sont pas à la hauteur. Les organisations syndicales font le gros dos alors qu’elles devraient passer à l’offensive. Abandonner le terrain de la lutte sociale pour se complaire dans le silence feutré et complice des salons du « partenariat », voilà de quoi inquiéter celles et ceux qui continuent à considérer la guerre de classe comme l’unique alternative contre ce système corrompu…
Les anciens, celles et ceux de la « Commune » avait mis en musique des paroles lourdes de sens, des paroles qui ont en ce début 2016 ont une résonance toute particulière :
« C’est la lutte finale, groupons-nous et demain l’internationale sera le genre humain…
Il n’est pas de sauveurs suprêmes, ni Dieu ni César ni tribun. Producteurs sauvons-nous nous-mêmes ! Pour que le voleur rende gorge…soufflons nous-mêmes notre forge, battons le fer quand il est chaud…L’état comprime, la loi triche …Nul devoir ne s’impose aux riches, le droit du pauvre est un mot creux…
L’égalité veut d’autres lois, pas de droits sans devoirs dit-elle, …Egaux pas de devoirs sans droit.
Paix entre nous guerre aux tyrans… Ouvriers paysans, nous sommes le grand Parti des travailleurs… La terre n’appartient qu’aux hommes, l’oisif ira loger ailleurs…
Hideux dans leur apothéose, les rois de la mine et du rail n’ont-ils jamais fait autre chose que dévaliser le travail ? En réclamant qu’on le lui rende, le Peuple ne veut que son dû »
Perpignan le 14 janvier 2016
Groupe Anarchiste Puig Antich
contact@groupe-puig-antich.info
Massacres … et Etat d’urgence !
Des massacres odieux…
Deux semaines après de nouveaux massacres commis par des religieux fanatiques, passé le choc de l’émotion, de l’indignation devant l’ignoble barbarie, le temps est maintenant à l’expression.
De tels actes n’ont évidemment aucune justification, quelle qu’elle soit.
Certain-e-s pourront trouver des explications ou des motivations implicites d’ordres divers ; c’est une fois de plus par cécité, par manque d’assurance, voire de fermeté politique conduisant inévitablement à des positionnements chaotiques.
Des causes bien réelles…
Les raisons profondes de tels actes se nourrissent effectivement d’un certain nombre de causes facilement décelables pour le commun des mortels.
Citons ici, sans les hiérarchiser, les « systèmes iniques », lesquels sans exception aucune s’établissent sur ce que nous nommons DOMINATION.
La vie des Humains est ainsi encadrée par le capitalisme, l’affairisme, les religions, les nationalismes, les
Gouvernants etc.
Le nationalisme, lequel à côté d’un attachement naturel au lieu de naissance, au mode d’existence, à une façon particulière de parler et d’agir, se réfère par-dessus tout à sa capacité à produire des groupes, des classes sociales et les hiérarchies qui s’y rattachent… Le nationalisme, à la racine, est destructeur et réactionnaire. C’est un produit de l’action de l’Etat et des élites dirigeantes.
L’évolution sociale des peuples ne peut pas être coincée dans d’étroites frontières restreintes, celles de l’Etat-Nation sans nuire aux individus qui y « survivent ». Les frontières qui nous séparent, nous divisent, nous opposent.
Le recours aux conflits entre nations, à la guerre, devient alors très souvent – trop souvent – une conséquence devant laquelle les dirigeants ne reculent pas. Ils n’hésitent pas à s’y engager. Il faut préciser du reste qu’en réalité ils n’hésitent pas à engager leurs peuples.
Les guerres sont source de mort, de souffrance, d’exil. Au final, des territoires et des pays peuvent changer de mains, mais des potentats remplacent d’autres potentats et les peules restent opprimés comme ils l’étaient auparavant. Seuls les drapeaux et les dirigeants changent mais les systèmes, les conditions sociales iniques et les hiérarchies subsistent !
Le capitalisme poursuit son œuvre destructrice de la vie humaine en privilégiant ses intérêts propres. Les capitalistes, quelle que soit leur nationalité, poursuivent un même et unique but : faire des affaires s’enrichir au détriment des classes exploitées… Le commerce des armes, les conflits et les guerres qui l’alimentent n’ont jamais été des obstacles à l’attitude d’une inhumaine inconséquence du capitalisme. Ainsi, les capitalistes peuvent s’y vautrer sans aucune espèce de retenue.
Les conséquences… Ce n’est pas leur affaire !
Les religions, toutes les religions, ont été pourvoyeuses de conflits, de guerres internes et/ou extérieures et, par le biais des dogmes et injonctions qu’elles véhiculent, se sont souvent sinon toujours posées comme des justifications aux actes les plus barbares auxquels les peuples ont été confrontés. C’est une évidence qu’il est difficile de mettre en doute, les religions sont encore aujourd’hui des obstacles à la prise de conscience des individus de l’état social, de l’état économique, de l’état culturel dans lesquels ils se trouvent plongés. Aucune espèce de projets de vie, sinon un ascétisme et la « promesse d’un au-delà paradisiaque », un paradis pour après… et encore à la condition d’avoir été « un bon croyant ».
Difficile dès lors qu’il y a à la fois choix et encombrement. Chacun nous raconte sans sourciller qu’il y a un seul Dieu, un seul prophète, et pour chacun d’eux un guide particulier …
Les gouvernants enfin nous distillent des discours qui tendent en premier lieu à dédouaner les uns et les autres des responsabilités bien réelles qui sont les leurs.
En premier lieu ils dénoncent les actes barbares qui sont perpétrés et s’empressent de signaler que les acteurs de tels massacres sont des « terroristes », des individus « qui se servent de la religion », « des ignares, individus primaires et sans conscience » écartant ainsi toute attache avec un des fondements de la Domination : le recours au religieux.
Ils n’évoquent pas les conséquences des conflits et des guerres et même s’emploient à intensifier leur participation aux actes guerriers, aujourd’hui en Irak et en Syrie, en bombardant des populations civiles, même si ces dernières ne sont pas « les cibles ».
Ils parlent d’unité nationale… Ils font chanter la marseillaise… Et ils agitent les trois couleurs…
Le fascisme rampant, dans une telle situation, peut faire son miel et les apprentis autoritaires et fascisants ne
s’en privent pas !
Etat d’urgence… Urgences d’Etat
Les gouvernants finissent par tisser le maillage sécuritaire déjà existant, destiné nous disent-ils à éviter toute tentation terroriste…
Contrôles aux frontières renforcés… Présence policière et militaire décuplée… Sécuritaire partout…
Arsenal de lois liberticides qui s’enchevêtrent et qui font d’un pays, d’un continent, un vaste camp de surveillance, sinon une prison.
L’Etat d’urgence, après une période initiale de 15 jours s’est vu porté à 3 mois par un vote quasi unanime des représentants de l’Assemblée nationale et du Sénat dans les jours qui ont suivi les attentats…
Des perquisitions par centaines, des assignations à résidence par dizaines, l’interdiction de rassemblements et de manifestations sans autre forme de procès s’installent dans le paysage de la dite République.
La raison invoquée par les élus et le gouvernement pour justifier ce qui constitue une mise entre parenthèses du « droit » au profit de l’arbitraire administratif, c’est la menace terroriste qui pèse sur le pays.
Nous sommes légitimes à nous poser cette question : « Qu’adviendra-t-il dans 3 mois ? » « La menace terroriste aura-t-elle disparu ? » Sûrement pas ! « L’état d’urgence sera-t-il levé ? » On peut penser que non.
Les urgences réelles
Si urgence il y a, c’est bien de dénoncer l’état d’urgence qui vient s’ajouter comme une cerise sur le gâteau de la loi sur le renseignement ou plutôt sur le mille-feuille des lois sécuritaires et liberticides qui s’empilent depuis des années.
Si urgence il y a, c’est bien de défendre nos libertés pour défendre la Liberté avec un grand L :
• Face à la barbarie du fascisme religieux,
• Face à l’incurie des états va-t-en guerre,
• Face à la tyrannie capitaliste,
• Face à la surveillance généralisée.
Ce constat et cette volonté pleins de bon sens et de lucidité doivent conduire à résister aux discours des politiciens de tous bords qui surfent sur la peur encore et toujours. Leur discours est assez simple finalement : restez chez vous, faites ce qu’on vous dira de faire, on s’occupe de tout !
A ce jeu-là les libertés ne valent pas cher et il n’y aura jamais de sécurité pour les citoyen-ne-s que nous sommes.
Nous n’en voulons que pour preuves les interdictions des manifestations et rassemblements de revendications sociales et nous pouvons y ajouter les descentes policières faites chez des militant-e-s zadistes ou les détracteurs de la grande messe de la COP 21.
Ajoutons à cela, les arrestations de manifestant-e-s à Paris, dimanche 30 novembre, arrestations et poursuites faisant suite à la marche pour le climat (COP 21)…
Et pendant ce temps là, les échanges commerciaux continuent et les profits restent garantis. C’est ainsi que les marchés de Noël, à Paris, à Strasbourg et les soldes ont bien lieu et sont sécurisés.
De la même manière que nous condamnons tous les actes barbares et les assassinats aveugles et toutes les violences dirigées contre les populations civiles, nous nous élevons avec la même vigueur contre ces agissements des politiques, lesquels surfant sur de faux prétextes, s’attachent à légitimer des atteintes à nos libertés et font de nous des spectateurs mineurs.
Nous affirmons ici que nous refusons leurs guerres, celles qui engendrent nos morts !
Organisation Anarchiste
Novembre 2015